samedi 7 juillet 2012

Transat vers Québec- 3ème étape

Vendredi 22 juin :

Départ à 0h TU de Gaspé avec des conditions de vents faibles. Un courant de 1,5 nœuds contrarie notre avancée au moteur. Cette dernière partie du convoyage sera plus longue que prévue.


Nous passons par la rive sud afin de laisser au nord le rail des cargos.
Vers 12h  nous sommes par 49°19 N et 65°26 W et nous atteignons le point le plus nord de notre périple et nous allons descendre au sud ouest vers Québec. Nous pouvons apercevoir les premières baleines qui soufflent pas très loin du bateau.
Un peu avant la nuit deux baleines suivent le bateau comme le font les dauphins à quelques mètres du bateau. Le spectacle est grandiose et je n’ai pas eu le réflexe de les filmer.

Samedi 23 juin :

A 9h TU un vent de 5 nœuds au 160 nous fait marcher à 5 nœuds au 220.
48°51 N et 68°16 W.
Nous sommes à 160milles de Québec et la remontée est plus longue que nous l’avons imaginée car pour trouver le vent et éviter les courants contraires nous devons faire plus de chemin que prévu.                         
Le moteur est plus sollicité et donc un arrêt pour faire le plein est nécessaire à Rimouski. A notre arrivée, le port est à marée basse avec seulement 1,5 mètres d’eau.  Nous nous orientons vers le port de commerce voisin. Le quai est à la hauteur des barres de flèche et une échelle nous permet d’y accéder avec nos bidons.


 
Sitôt le plein fait nous partons en essayant de gérer les contre courants près de la côte.
La différence de température entre l’eau et l’air génère un épais brouillard qui, quand il se déchire laisse apparaître des paysages fabuleux. Nous assistons à un coucher de soleil splendide avec des phoques et des baleines autour du bateau.



Dimanche 24 juin :

Nous avons maintenant un courant porteur de 5 nœuds sur la rive nord du fleuve.
A 11h TU 47°21 N et 70°29 W. Dans un brouillard très dense l’AIS et le radar nous permettent d’identifier les cargos, nombreux sur la zone.
Un peu plus tard, nous longeons l’île d’Orléans avant d’arriver à notre destination.







A 15h locale nous passons l’écluse d’entrée du bassin Louise de Québec fin d’un périple de 3550 milles nautiques.



 
La vieille ville de Québec toute proche est vraiment très belle et nous arrivons pour les fêtes de la St Jean. Il y a beaucoup d’animations dans les rues, conteurs, chanteurs….



 
A ce jour seulement 8 class 40 sont arrivés ainsi qu’un maxi 65’. D’autres sont encore bloqués en France en raison d’une météo difficile en atlantique nord, d’autant plus qu’un cyclone né en Floride remonte jusqu’à Terre Neuve.

Il est temps pour moi de retourner en France et de laisser Rémi et Renaud à la préparation du bateau en attendant l’arrivée de David.







vendredi 6 juillet 2012

Transat vers Québec- 2ème étape

Lundi 11 juin :

Départ de Horta sous un épais brouillard et donc une visibilité très limitée. Nous quittons l’île à 12 h TU en passant par le sud avant de prendre une route directe vers St Pierre. D’abord peu de vent, génak puis génois car le vent refuse et ensuite un vent de 10 à 12 nœuds se lève et nous permet d’ouvrir les voiles. Nous marchons alors à 9 nœuds et les dauphins jouent avec le bateau.





Mardi 12 juin :

Vers 5 h nous avons passé la dernière île des Açores, Flores et la route est dégagée de toute terre jusqu’à St Pierre.
A 9 h TU 39°37 N et 31° 30W. Route au près au 280 par 15 nœuds de vent du 240.



Pour le repas du soir, nous essayons de faire chauffer une boite de conserve dans la bouilloire, toujours périlleux au près car la bouilloire se promène dans toutes les directions. Le résultat est bon mais rend la bouilloire inutilisable pour un thé ou un café. Il faudrait nettoyer la bouilloire à chaque utilisation à cause de la colle et de l’étiquette de la boite.






Mercredi 13 juin :

Après une nuit calme avec un vent régulier en force et en direction, je me réveille sous un ciel bien chargé.
Rémi prend des fichiers pour affiner le routage. Nous devrions toucher des vents portants dès demain. Toutefois l’angle du vent réel diverge de 20° avec l’angle annoncé par les fichiers.
A 9 h TU nous sommes par 41°15 N et 35°06 W avec un vent de 10 nœuds du 280 et une route au 315 à 8 nœuds.
Nous profitons de ces bonnes conditions pour envoyer Rémi dans le mat effectuer quelques réparations.





Jeudi 14 juin:

Le vent prend du nord comme prévu. Vers 12 h nous établissons le génak qui nous porte en route directe à plus de 10 nœuds.
A 12h TU 43°10 N et 38°53 W. 14 nœuds de vent du 45, vitesse 11 nœuds au 275.
Un peu plus tard nous envoyons le grand spi et nous voyons 2 baleines à 25 mètres du bateau.
L’après midi resté pluvieux, se dégage vers 19 h et sous grand spi nous commençons à atteindre des vitesses intéressantes de 16 nœuds bien calées.
La nuit, par contre, fut agitée. Le vent monte progressivement et la mer grossit, ce qui nous impose de nombreux changements de voiles : grand spi, génak, génois. GV haute, 1 ris puis 2 ris.
Une pointe à 21 nœuds sur la route de fond est à signaler et cela sous pilote, lequel est d’une efficacité remarquable. Malgré la fatigue, nous sommes ravis et excités par la vitesse du bateau.

Vendredi 15 juin :

Le jour se lève avec la pluie et le vent prévu au 90 est au 130, ce qui nous oblige à un bord vers le sud. Le bateau va vite sous GV à 2 ris et solent.
A 12 h TU 43°31 N et 44°04 W.
Durant l’après midi le vent s’établit au 75 avec une moyenne de 20 nœuds. Les vagues nous portent dans des surfs interminables. Vu sur le GPS 21,76 nœuds.



Samedi 16 juin :

A 8 h TU nous entrons dans les bancs de Terre Neuve, témoins les deux énormes bateaux usine de pêche que nous avons croisés à plus de 300 milles de St Pierre.


La température à l’intérieur du bateau est tombée à 12°C. Nous commençons à superposer les couches de polaire. Le bateau va toujours vite et mouille bien. Nous avons essayé d’assécher l’intérieur.
Le grand spi a explosé cette nuit, il a chaluté et s’est pris dans la quille. Les garçons ont bataillé pendant une heure pour le remonter à bord en lambeaux.
Un avion de reconnaissance nous a survolé par deux fois et nous a salué. Cette visite inattendue est le premier contact depuis notre départ des Açores.
Les incidents matériels que nous avons subis ont inspiré à Renaud cette phrase : "la limite ne doit pas être matérielle mais humaine" que nous avons longuement méditée.

Dimanche 17 juin :

Le réveil est encore plus froid qu’hier et les jeunes ont du mal à sortir de leur duvet. Les quarts de nuit deviennent difficiles à prendre. Le vent qui nous arrive du Groenland est glacial.
A 9 h TU nous sommes par 45°32 N et 55°03 W. Nous marchons à 10 nœuds par un vent travers de 13 nœuds.

Le soleil est bien présent ce matin mais il n’arrive pas à nous réchauffer. Nous sommes à 80 milles de St Pierre que nous aurions du atteindre ce soir si nous n’avions pas décidé de faire route directe sur Gaspé car les conditions de navigation vont changer dans les prochains jours et nous obligeraient, en cas d’arrêt à St Pierre, à naviguer au près.
Nous avons un contact VHF avec un cargo et nous passons à son arrière pour ne pas le gèner. Nous avons droit à un salut amical.


Pour la première fois depuis le départ, nous devons faire du moteur pour faire avancer le bateau. Depuis Horta, notre moyenne sur 1350 milles est de 9,3 nœuds.
Nous sommes maintenant dans l’embouchure du St Laurent qui est si vaste que nous ne voyons aucune terre. Nous sommes passés à 50 milles au sud de St Pierre et Miquelon.
Avant le repas du soir, nous avons vu deux orques chasser à 400 mètres du bateau.
A 23 h TU nous sommes par 46°19 N et 57°16 W.


Lundi 18 juin :

A 10h TU nous avons un vent faible de 5 nœuds qui nous permet de faire route vers Gaspé distant de 260 milles. Samuel a pu me souhaiter la fête des pères par mail et David nous a fait savoir les résultats des élections législatives de la veille.
Nous sommes assez près des côtes sans toutefois les voir. Le fleuve est très large.
A 6 h TU nous voyons les côtes de Nouvelle Ecosse sur bâbord, une semaine après avoir quitté Horta.


Mardi 19 juin :

0h TU, minuit mais il fait encore jour !
Le soleil se couche sur l’île Brion qui se trouve à 6 milles de nous, dernier obstacle avant Gaspé distant de 140 milles.
Nous filons à 9 nœuds sous petit spi par 47°42 N et 61°19 W avec 10 nœuds de vent du 210.
Vers 6 h nous passons sous génois car le vent refuse.

Nous arrivons dans la baie de Gaspé et nous avons la surprise de voir Picoty, un class 40 inscrit à la Transat Québec – St Malo , suivi d’un autre class 40 qui viennent de quitter Gaspé.



Nous nous amarrons au quai d’accueil de Gaspé à 17 h TU soit 13 h locale.
Nous avons parcourus 1794 milles depuis Horta à une moyenne de 9,34 nœuds.


Mercredi et jeudi 20 et 21 juin :

Nous sommes accueillis très chaleureusement par les membres de la capitainerie Le wifi est puissant et nous permet de rassurer la famille par Linphone ou par mail. Un Imac est disponible à la capitainerie.
Nous faisons la connaissance d’un couple de français et leurs 3 enfants, amis d’enfance de Samuel Manuard, qui nous ont donné diverses informations sur la vie au Québec. Ils sont partis depuis 4 ans et nous avons pu échanger des livres déjà lus.
Le directeur de l’école de voile nous fait visiter la région en 4*4 et nous avons pu voir les bouées de course de Percé et de Gaspé. Nous dégustons une bière « Pit Caribou » chez un de ses amis qui est député du coin et qui tient un bistrot face à la mer. Nous poussons ensuite jusqu’à Percé où nous attends un repas de pâtes au saumon arrosé d’une bière blanche.


La route de Percé à Gaspé traverse des forêts immenses où vivent des ours près des rivières à saumon, des chevreuils et inconnus chez nous des Orignaux. La nature est magnifique et nous sommes vraiment petits dans cette étendue végétale.
Nous avons gouté la spécialité locale : la poutine. C’est une ration de frites avec une sauce barbecue avec du fromage fondu et un hamburger.


Nous avons l’occasion de croiser une manifestation dite des casseroles des étudiants de Gaspé.



Nous avons prévu un départ pour Québec, distant de 350 milles dans la soirée pour profiter des vents portants annoncés. Nous estimons la traversée à 2 jours.

jeudi 5 juillet 2012

Transat vers Québec - 1ère étape


Ce blog a pour but de raconter et de mettre en images le convoyage du Class 40 de David Augeix « EDF Energies Nouvelles » de Cap d’Agde à Québec en vue de la Transat Québec - St Malo qui partira le 22 juillet.
L’équipe de convoyage est composée de David, Renaud et Rémi jusqu’au port espagnol de Benalmadena au sud de Malaga où j’ai remplacé David jusqu’à Québec.




Vous y trouverez aussi quelques informations techniques extraites du livre de bord rédigé pendant la traversée.

L’aventure commence le 31 mai de la gare de Nîmes à Marignane puis avec l’avion jusqu’à Malaga.
Retrouver le bateau dans le port de Benalmadena n’a pas été chose facile malgré le fait que ce soit le seul mat carbone du port.
Première nuit à bord après un repas dans un bistrot local. Le matelas s’avère confortable.

Vendredi 1er juin :

Réveil tardif et petit déjeuner au bistrot du port où le wifi nous permet de passer des coups de fils par linphone.
Rémi prend une météo que confirme David par mail et qui nous permet d’envisager un départ le soir afin de passer le détroit de Gibraltar dans de bonnes conditions de visibilité et de courant au petit matin. Les courses de frais réalisées nous sommes en attente de la réception de la manette de commande moteur chez le ship du coin.
16 h la pièce est reçue et à 18 h son montage est réalisé.

A 21 h 30 nous quittons le port de Benalmadena à basse mer. Sortie prudente car très peu d’eau sous la quille. Loch au départ : 8943 m.

Samedi 2 juin :

Le vent se lève vers 2 h et monte progressivement pour atteindre les 20 nœuds.
Un ris puis deux pour assurer car en se rapprochant du rocher de nombreux cargos croisent.




Le vent nous porte vers Ceuta enclave espagnole au Maroc. Nous devons tirer des bords contrariés par le courant assez fort dans le détroit.

A la mi journée, nous rencontrons une flottille de bateaux de pêche marocains assez loin des côtes.






Un peu après, nous touchons le vent prévu par les fichiers grib. Nous ouvrons un peu les voiles et quittons le pré serré pour une allure plus confortable. Par 10 nœuds de vent vrai nous marchons à 8 nœuds sur la route.

Dimanche 3 juin :

Le vent est resté constant en direction et en force toute la nuit pour prendre un peu de nord comme prévu en fin de nuit. A 5h TU nous sommes par 34°58N et 7° 12W. Vent de 9 n au 345.
Le rythme de la vie à bord se prend doucement et les 3 périodes de sommeil de 3 h environ m’ont permis de récupérer de la fatigue du premier jour. Le bateau marche à 9 n sous GV et génak.
Cela fait des heures que nous n’avons pas vu de bateau et notre route est à l’ouest.
A 19 h TU vitesse de 10 n par 34°44N et 9° 57W.





Lundi 4 juin :  

Cette nuit le vent est resté stable en direction mais pas en force, ce qui nous a obligé à effectuer des changements de voile d’avant.
A 10 h TU 34°28N et 12°30W.
Ce matin, la mer est formée de face et un nouveau routage nous permet d’envisager une route plus directe vers les Açores. L’océan est toujours désespérément vide.
Nous venons de passer une bouée de pêcheurs qui dérivait et sur laquelle est écrit le mot « Miracle ». A part cela rien à signaler à part quelques oiseaux marins et le souffle d’un animal que nous n’avons pas pu identifier.
Le bateau avance à 10 n par 15 n de vent, cap au 275. Nous passerons dans quelques heures au nord de Madère.
A 20 h TU 34°35N et 14°21W.

Mardi 5 juin :   

Le vent a baissé dans la nuit et nous atteignons la dorsale. Nous sommes à 100 milles au nord de Madère. Un tanker qui va à Alexandrie passe à 2 milles de nous.
A 19 h TU 34°17N et 17°28W
Nous avons passé la dorsale et retrouvé du vent du 300 qui nous fait marcher à 8 nœuds sur la route prévue par le logiciel. Le routage prévoit un virement de bord dans la nuit pour faire route au NW pendant une centaine de milles avant de reprendre une route à l’W sur le 36° N. Le vent doit alors tourner et s’orienter au SW.

Mercredi 6 juin :   

A 9 h TU sommes par 35°02 N et 19°00 W. Route au pré serré depuis la nuit. Le bateau tape et secoue assez fort.

Jeudi 7 juin :   

A 14h TU 35°48 N et 22°56 W.
Si je n’ai pas beaucoup écrit hier et ce matin, c’est que les conditions se sont durcies : vent et surtout mer de face très cassante qui fait taper le bateau et nous donne l’impression d’être dans le tambour d’une machine à laver avec le bruit en plus. Même la position horizontale n’est pas confortable car il faut se tenir à cause des mouvements saccadés du bateau.
Dans ces conditions, aller au toilettes dans un seau s’avère une épreuve compliquée de même que verser de l’eau dans un sachet lyophilisé.
Nous avons navigué toute la nuit au pré sous GV à 2 ris et trinquette. Bref pas dormi. En matinée, les conditions se sont légèrement adoucies et j’ai pu fermer un œil. Les 2 jeunes ont bien dormi, une habitude que je n’ai pas.
A 20 h TU 35°45 N et 23°42 W
Nous marchons à 8 nœuds par 10 nœuds de vent et un virement est prévu dans la nuit pour faire route vers les Açores.

A ce moment du récit, un point sur la vie à bord s’impose.

L’absence de terre depuis bientôt une semaine ne pose pas de problème particulier même si je regarde l’ETA( estimation d’heure d’arrivée) prévue pour samedi matin. Ce qui pèse le plus c’est de ne pas pouvoir sortir de cet espace confiné et très inconfortable. Il n’y a pas de coussin à bord et seulement deux bannettes pour trois dont une sous le vent. C’est plutôt acrobatique de se coucher et dans le cas de la nuit dernière c’est sur le plancher que j’ai essayé sans succès de dormir. Il aurait fallu être sanglé pour ne pas être soulevé à chaque grosse vague, et cela a duré 24 heures. Les mouvements du bateau sont saccadés et déstabilisants, rien à voir avec un bateau de croisière, mais il faut dire que l’on va vite.



Rémi vient d’allumer le moteur pour ¾ d’heures. Même si on avance à la voile, cela est nécessaire pour la charge des batteries. Le moteur est très bruyant et pas isolé. Pour ce qui est du bruit, même sans moteur, le bruit de l’eau est toujours présent.
Pour continuer sur le confort, les toilettes se limitent à un seau que l’on utilise dehors ou dedans en fonction des conditions. C’est toujours périlleux de le vider et de le rincer quand la mer est grosse.
Pour l’environnement, nous ne voyons pas grand chose, à part quelques dauphins qui nous rendent visite et que nous entendons depuis l’intérieur du bateau. Nous avons aussi vu une tortue.



Cela fait belle lurette que l’AIS (système de détection des bateaux) ne nous signale plus de trace de civilisation, peut être en aurons nous en nous approchant des Açores.




Pour rythmer la journée, les repas se constituent d’un petit déjeuner assez classique, le thé chaud uniquement dans de bonnes conditions, d’un déjeuner de jambon cru, fromage tomates et fruit frais, d’un goûter de biscuits, d’un apéro sans alcool avec des cacahuètes et des olives, et d’un repas à la nuit fait d’un lyophilisé. Le choix de plats est varié et c’est bon. Je crois que les rations sont bien étudiées et équilibrées. Nous avons eu un problème avec la bouilloire qui a nécessité une petite révision. Heureusement il y en a une autre à bord. C’est quand même dangereux de voir se promener une bouilloire pleine d’eau suspendue par deux bouts. Pour remplir le sachet de lyophilisé sans se brûler, c’est une autre histoire. Je dois dire que je n’ai pas l’expérience de Renaud et de Rémi.






L’arrêt aux Açores sera le bienvenu car nous allons achever les derniers fruits qui se sont bien conservés ainsi que le pain. Bien sûr, il n’y a pas de réfrigérateur.
Un autre moment rythme les journées. Grâce au standard C nous pouvons communiquer avec David et Nany à terre. Les conseils météo que l’on reçoit sont analysés et comparés avec les gribs que nous recevons. Je suis impressionné par les connaissances de Rémi sur le sujet.
Quand les conditions le permettent, on peut envisager de se laver dans le cockpit. Dans le cas contraire, on se contente d’une lingette désinfectante.
Si dans la journée tout l’équipage est disponible, même en cas de sieste, pour la nuit, nous avons organisé dès le départ des quarts de 1h1/2 ce qui nous laisse dormir 3 h quand les conditions le permettent. On peut cependant être réveillé à toute heure pour une manœuvre.

Vendredi 8 juin :

12h TU 36°34N et 25°41W.
Nous sommes en approche de l’Archipel des Açores par le travers de Vila do Porto à 30 milles environ puis Sao Miguel que nous laisserons à droite.
Nous faisons route directe vers Faial et le port de Horta au 310 avec un vent au 260 pour 11 nœuds à la vitesse d’un peu plus de 8 nœuds.
Depuis ce matin, nous avons touché un vent plus régulier qui devrait se renforcer dans l’après midi.

Samedi 9 juin :

A 11h TU, nous sommes en approche de Horta par 38°27N et 28°34W.
Toute la nuit nous avons eu un vent de 10 à 20 nœuds tantôt adonnant, tantôt refusant mais nous permettant de faire route.
Depuis le petit matin, un épais brouillard recouvre la zone de sorte que nous ne voyons pas la côte qui est à 2 milles de nous. Nous avons du réseau téléphonique.
A 12 h nous sommes au quai à couple du bateau Copacabana de Patrick, un breton sur le retour vers le continent. Le port est plein de bateaux de passage.




Au loch, nous avons fait 1406 milles à un peu plus de 7 nœuds de moyenne.
Après avoir rempli les formalités douanières nous allons en priorité prendre une douche chaude, les serviettes étant fournies puis nous restaurer à la cantine locale.
Ensuite nous nous occupons d’achats divers pour le bateau et des réparations nécessaires pour la suite du convoyage.
En soirée, l’incontournable repas chez Peter nous permet de déguster sa morue avant 12 heures d’un sommeil réparateur.

Dimanche 10 juin :

Après un petit déjeuner à la cantine du port, nous partons visiter la ville de Horta qui n’est pas bien grande. La végétation est d’un vert qui laisse entendre qu’il pleut souvent sur les îles.
Le soleil du matin a laissé place à un épais brouillard qui nous laisse entrevoir de temps en temps le sommet du cône volcanique de l’île voisine de Pico. Il paraît qu’il y a toujours des nuages sur le pic. Nous resterons trop peu pour le vérifier.




Les quais de Horta sont intégralement peints par les équipages de passages afin de laisser une trace de leur visite ce qui donne une touche de couleur à ces quais basaltiques.





Sur cette île, apparemment pas de touristes mais de nombreux bateaux de passage de toutes nationalités avec beaucoup de français qui rentrent  des Antilles. Des gens intéressants avec leurs lots d’histoires diverses à raconter. Tous sont étonnés de voir un bateau de course faisant une route opposée à la leur.
L’un d’eux a traversé en solitaire depuis les Bermudes en 40 jours sur un Cognac de 7m30.
J’y ai aussi retrouvé le propriétaire d’un Pogo 10,50 rencontré en octobre dernier à Madère au cours de la mini transat. Après un hiver sous le soleil des Antilles, il est sur le retour en attente d’un équipier.

Lundi 11 juin :

Départ de Horta sous un épais brouillard et donc une visibilité très limitée.